Le 18 juin, le Moto Club Roannais avait appelé les motards à se réunir sur le circuit de Bourbonnais.
Je laissais ma moto aux soins de Jean-Luc, qui se rendait sur le circuit la veille, et prenais la route dans le paquebot de Greg le matin-même.
La nuit a été courte : j'ai mis plus d'une heure à m'endormir, et je me suis réveillé en sueur à 4h40. Mais que n'est-on pas prêt à faire pour une si belle journée ? Je ne prends même pas le temps d'ouvrir les volets de ma chambre.
On serait en Israël, je pourrais dire que le temps est maussade
, mais étant en France, je me contenterais de le qualifier de couvert et gris.
J'arrive chez Greg, l'atelage n'est pas encore prêt. J'avais peur d'arriver un peu tard, mais il n'en est rien. On charge mes affaires, puis on part, et on attrape Cédric au passage.
Sur la route, Greg nous montre les performances atteintes par son véhicule. Mouais… il aurait du mal à me dépasser avec ma Twingo (ou plutôt celle de mes parents
). Bon, c'est vrai que quand il s'énerve sur la pédale de droite, le bruit du V8 est envoutant, et l'accélération est fulgurante. A tel point que Cédric a vu la SDR de Greg changer de couleur au point de prendre celle de la mienne
Le trajet se passera comme une lettre à la poste, rythmé par les dépassement et le doux ronflement du moteur. On arrive sur le paddock à 7h, où Greg jouera le rôle du
réveil-moteur réveil-matin en faisant ronfler la bête tant et plus. On aura essuyé une averse à dix minutes du circuit.
On se gare dans un coin du paddock, juste à côté d'un camping car dont sortiront Pierre et sa R6, fort sympathique qui se révélera plutôt rapide, et carrément métronomique au guidon.
Ceux qui dormaient sur place sortent peu à peu de leurs camions, tentes, remorques et autres caravanes, tandis que ceux qui faisaient la route arrivent au compte goutte : Vivien seulement quelques minutes après nous.
La pluie, qui avait cessé, reprend. Tout le monde ou presque se connait, de prêt ou de loin. Les roulages commenceront officiellement à 9h. 8h50, les pilotes sont appelés au brieffing.
La session des pilotes commencera avec plusieurs minutes de retard, mais la piste a déjà séché (et le temps ira en s'améliorant toute la journée, jusqu'à devenir un peu trop chaud). Ma première session arrive. Jean-Michel et Christophe, dans leurs ravissants gilets jaune-fluo ouvriront la route du groupe des débutants pour cette première session, avant de leur laisser le chemin libre. Je ne m'étonne même pas de voir Vivien coller aux basques de Jean-Michel.
Je prends mon temps, et je reprends mes marques petit à petit. Je rentre sur le paddock au bout des vingt minutes.
Deuxième session. Je me sens un peu mieux que pour la première, je commence à prendre (un peu) de rythme. Mais je reste loin derrière d'autres. J'arrive dans le dernier pif-paf quand le feu rouge à l'entrée des stands s'allume. Un gars vient de tomber à la sortie du premier virage. La session est interrompue. L'arrêt sera définitif pour cette session et signe la fin de journée du malheureux pilote qui a bien amoché sa machine d'une part, mais surtout s'est embroché la main. Ce sera la seule chute de la journée.
La troisième et dernière session du matin sera elle aussi de courte durée pour moi. Je ne suis pas à l'aise, je fais quelques bêtises, et je ne parviens pas à garder mon modeste rythme. Je me rends compte que j'ai faim, et décide de rentrer afin d'éviter une désagréable surprise.
C'est la pause de midi. Les plus afamés (dont je fais partie) ont déjà terminé leur casse-croûte que d'autres n'ont pas encore commencé. Max va se coucher dans son Trafic, et Jean-René s'endort le front sur la table
Les hostilités reprennent à 14h pour les pilotes. Vivien passera quelques sessions en intermédiaire en plus de ses sessions en débutant. Je préfère ne pas changer de groupe pour l'instant.
Lors de la deuxième (? mes souvenir sont flous à ce sujet) session, Vivien m'ouvre la route et tâche de me montrer les trajectoires.
Je me fais plaisir, j'arrive à tenir le coup physiquement, et parviens à terminer sans peine toutes mes sessions.
J'ai le sentiment de progresser un peu. C'est moins fulgurant que
la dernière fois où Greg m'avait bien aidé, mais peu à peu, mon rythme semble progresser.
La dernière session arrive.
c'est déjà fini. J'en veux encore (ça marcherait mieux si je disais s'il te plaît ?). J'en profite pour dégommer une quille avec le genou dans le deuxième virage, celui avec les zebras.
Il est 18h, la journée se termine. Tout le monde remballe. Pierre est admiratif devant la remorque et l'organisation de Greg. « C'est la remorque de Mike Giver » dira-t-il. Il se fera retenir par Nath avant de partir pour boire un coup tous ensemble et prendre une photo de groupe.
La route nous attend, et les embouteillages qui vont avec. Des travaux sur la voie rapide nous détournent. Tout le monde est à l'arrêt, sauf un petit malin qui remonte la file avec sa voiture rouge. Greg le serre, la conductrice devant nous se décale également, et l'empêche de passer. Greg baisse sa vitre et « apprend la civilité » au gars qui fait moins le malin. Il nous laissera passer (de toute façon, il n'avait pas le choix), mais également le camion qui nous suivait et lui a également exprimé son mécontentement.
Sur la route, on dépassera Vivien, et Cédric me croira endormi du fait de mon manque de paroles. Il n'a toujours pas compris que je n'étais pas très bavard.