Mes aventures ont débuté samedi en fin d'après-midi lorsque je suis arrivé chez mon loueur de véhicules. J'avais réservé un Vito, mais lorsque j'arrive dans le magasin, l'employé me dit qu'ils n'ont pas le Vito, puisqu'ils l'ont loué à un autre client. En revanche, il me propose de choisir ce que je veux parmi les véhicules encore disponibles. Je me dis que c'est pas grave, que je prendrai le Sprinter qu'ils m'avaient déjà refilé la dernière fois à la place du Vito que j'avais réservé cette fois déjà. C'est un peu grand à mon goût, mais je ferai avec. Mais celui-ci non plus n'est pas là. Ils ont deux autres Sprinter, mais en version rallongée. Et c'est là que le bât blesse : la version rallongée, c'est une banquette supplémentaire, moyennant quoi, les anneaux de fixation ne sont pas accessibles. Mais alors à quoi ils servent
Le type est embêté : il n'avait pas pensé qu'il fallait arrimer la moto… Après avoir cherché des solutions improbables, il finit (enfin) par me proposer d'appeler un autre loueur. A ce moment-là, il est 17h30 et évidemment bon nombre ont déjà fermé leurs portes. L'un d'entre eux répond quand même et a un véhicule adapté. Mon loueur me propose de m'y emmener. Sur ce coup, il a été correct, mais ça fait quand même bien chier. Finalement, je louerai un Peugeot Expert. Ce sont les joies de la location.
Dimanche matin, un peu avant 5h30, je suis sur le départ. Je mets le GPS en route, ne sachant pas comment me rendre à Lurcy Lévis. Je sais seulement qu'il faut partir en direction de Moulins, et à peu près à quel moment bifurquer, mais pas plus. Je sors de Roanne, et me rends compte que ce maudit appareil n'a pas encore émis un son. C'est pas très pratique quand on est tout seul d'être obligé de regarder l'écran pour savoir où aller. Mais je n'ai pas envie de perdre mon temps à chercher dans tout les paramétrages comment corriger ça. Je regarde rapidement, mais sans plus. Je serai obligé de bien surveiller mon écran. Je prends connaissance de mon véhicule. Je n'aime pas du tout. La direction est floue. Le moteur est d'abord très creux, puis pousse tout d'un coup. Le frein moteur très limité. Le frein est d'abord tout mou avant de se raffermir. Enfin, c'est un utilitaire pour nains. L'accroche de la ceinture de sécurité est montée au maximum, mais est trop basse pour moi.
Lorsque j'arrive au circuit, Vivien (superbyker) est déjà sur le paddock, mais n'a pas encore eu le temps de décharger. Arrivé hier soir, David (asy78) est encore dans son Traffic. Je me gare, non sans confondre ma droite et ma gauche. Ben oui, ça fait deux heures que je dors, il faut bien que je me réveille
. On décharge nos motos. Au loin sur le paddock, il me semble bien apercevoir une Lotus Seven. David sort de son antre. Puis le corbillard de Greg arrive, bien plus tard que je l'avais imaginé. Ce n'est pas dans ses habitudes, mais guère étonnant vu que toute la famille est là, même le chien.
Nous nous rendons à l'administratif où Johan (l'oga) nous dit qu'il n'y aura pas grand monde. On récupère les autocollants aux couleurs de chaque groupe. Lorsqu'on revient sur le paddock, on se rend compte que Greg et David sont en pilote alors que Vivien et moi sommes en inter. On retourne voir les orgas pour demander de changer de groupe, ce qu'ils acceptent sans souci. Nous roulerons donc ensemble.
Hervé (RV-la-SR) arrive à son tour, mais roulant en Ducati, il fera bande à part. Juste avant le briefing, Max (lovekawa) arrivera en FJR, suivi de son père lui amenant sa moto dans son Trafic. Juste à temps pour le briefing qui durera seulement quelques minutes.
Le groupe des pilote partira en premier. Pendant la première session, je suis dérouté par les spécificités du circuit.
Les variations de la largeur de la piste me gênent un peu, et la largeur de la piste dans la ligne droite est hallucinante, à tel point que j'ai des différences de trajectoire très importantes d'un tour à l'autre au moment de l'entamer. De plus, les différents embranchements, qui permettent au circuit de proposer plusieurs configurations, même si elles sont clairement indiquées par des cônes au milieu de la piste m'embrouillent l'esprit. Sur le plan du circuit ci-dessus, il manque deux bretelles, sans parler de la ligne droite qui se prolonge au niveau du virage Ecole. Autre élément perturbant : la piste n'est pas délimitée par une ligne blanche comme celles de Magny-Cours et du Bourbonnais le sont.
Je n'arrive pas à anticiper les virages, et ceux-ci me sautent à la figure sans que je puisse les préparer. J'en viens même à perdre l'avant dans Pointe, l'épingle serrée du circuit, et à manquer d'y tomber. Belle entrée en matière
. J'ai tendance à freiner à plusieurs endroits où, je le sens bien, je pourrais m'en dispenser ; mais aussi à d'autres où, sans le savoir, je pourrai m'en dispenser, Greg m'en fera la remarque en fin de session. Bref, je suis perdu, et je crains de passer une journée-galère que je passerai à me chercher…
La fin de session arrive et tout le monde rentre. Petit bilan de la session entre nous. Greg me conseille de passer Raccord 1 sans freiner. Je me sais bien également que je peux passer sans freiner dans Raccord 2 et Barsey, mais sur cette session, je n'ai pas réussi. En gros, je ne suis pas satisfait. Je me traine (ça j'ai l'habitude), mais surtout, je n'ai pas pris de plaisir.
Nath et Jean-Pierre nous rejoignent. Ils ont fait la route depuis Roanne en moto (en duo parce que la moto de Jean-Pierre est en configuration piste).
La session suivante sera nettement plus heureuse pour moi. Faire reposer la sauce m'a été bénéfique. Cette fois, j'arrive à prévoir les virages. Je parviens à mettre en application le conseil de Greg concernant Raccord 1. Je ne freine plus dans Raccord 2, ni dans Barsey. Seul Ecole est trop impressionnant pour moi pour que je puisse y passer sans freiner. Il y a quand même un mec qui chaque fois qu'il me passe me serre au niveau du freinage. C'est désagréable ; on n'est pas en course. Il y en a aussi un qui s'amuse à m'attendre et me laisser passer avant de me reprendre.
A la fin de la session, Max me dit qu'il faut qu'on arrive à partir ensemble car je suis le seul du groupe qu'il arrive à suivre (et dépasser). Il faut dire qu'avec son ER6, il souffre dans la ligne droite. C'est ce que nous ferons à la session suivante. Il part devant moi, puis je le dépasse dans la ligne droite. Après un ou deux tours, je rentre dans l'Escargot bien trop vite. J'échappe à la chute, mais Max a l'occasion de me repasser devant. Il l'aurait fait tôt ou tard, mais je lui ai vraiment facilité la tâche. Au bout d'un quart d'heure, la session est interrompue par drapeau rouge. L'un des pilotes s'est arrêté en plein milieu de la ligne droite. Apparemment, roue avant bloquée par les freins. L'intervention se fait vite, et nous pourrons repartir pour les dernières minutes. Entretemps, Vivien a dû abandonner la piste : sa RC8 fait un bruit de casserole. La poisse n'a pas fini de lui coller à la peau.
Pendant la pause, bien trop longue (2h40, c'est long), nous aurons l'occasion de vivre la seule chute de la journée pour notre groupe. Elle est à mettre au compte de Lilou. Elle fond en larme, et son genou gauche est bien amoché. Sophie (catarrinna) balance la clope qu'elle était en train de s'allumer et son briquet à la figure de Nath pour porter secours à la petite. Nath apprécie. Atelier mécanique pour les connaisseurs en vue d'essayer de résoudre le problème de Vivien. Quelque chose s'est dessoudé dans son pot.
D'habitude, je n'ai pas trop de mal à reprendre le rythme en début d'après-midi. Aujourd'hui, la machine est dure à remettre en route. Malgré tout, mes sensations ne sont pas mauvaises comme elles l'avaient été en début de matinée. Je me fais quand même plaisir. C'est bien là le principal. Max a choisi de rejoindre le groupe des intermédiaires, pour aller rouler avec Hervé. En fin de session, Vivien arrête sa machine au bout de la ligne droite. Il n'est pas mal placé, donc la session aurait pu continuer, mais elle arrive à son terme. C'est le drapeau à damier. Viven repartira au ralenti et rentrera au paddock juste devant moi. Le problème n'est pas le même que tout à l'heure. Il semblerait que ce soit le capteur de béquille qui joue des siennes. Greg profite du faible nombre d'engagés pour enchainer sur une deuxième session consécutive avec le groupe des intermédiaires.
Max regrette presque son choix de changement de groupe. Bien qu'il se fasse plus plaisir en souffrant moins du manque de puissance de sa monture, il est bouchonné. Nouvel atelier mécanique pour tenter de [barre]shinter (shunter ?, chinter ?)[/barre] – bon, je ne sais pas comment ça s'écrit, alors ce sera : – passer outre le capteur problématique. Malheureusement, sa machine étant encore chaude, l'intervention ne peut pas se faire immédiatement, et il manquera la session suivante. Jean-Pierre et Nath repartent.
C'est la cinquième session de la journée. Dans Levis, un gars me dépasse de façon un peu cavalière, et j'élargis légèrement la trajectoire. Il s'en excuse immédiatement d'un signe de la main, puis creuse rapidement l'écart qui nous sépare. Quelques gouttes de pluie viendront s'écraser sur ma visière. Je fais quelques tours prudents mais le grip est toujours là, et les gouttes ne persistent pas. Contrairement à ce que j'avais fais
il y a trois semaines au Bourbonnais, je continue. On rentre au paddock.
Il ne reste plus que deux sessions, et nous repartons une nouvelle fois en piste. Je sens l'arrière qui commence à glisser dans l'Escargot, sans doute les conséquences de la chaleur. Au niveau de Raccord 1, je me sens mal engagé, ma trajectoire est un peu différente de celle que j'ai d'habitude à cet endroit, et je ne le sens pas. Je redresse et mets un coup de frein. Dans la foulée, je vois David me dépasser. Je pense qu'il devait être bien près derrière moi, et qu'il a assister à l'incident depuis les premières loges – il me dira après la session que ça passait largement. Au tour suivant, dans le même virage, je me sens mal engagé, mais cette fois, juste avant le virage, si bien que là encore, je freine légèrement. Dans l'Escargot, Greg me fait l'extérieur. Je sens que je vais me faire gronder
Lorsque la session arrive à son terme, Vivien est déjà rentré depuis un moment : la réparation de fortune n'a pas tenu.
Beaucoup ne participeront pas à la dernière session. Vivien fait partie de ceux-là. J'y prendrai part, prudemment. C'est la fin de la journée, les organismes sont fatigués, et il serait dommage de tomber dans les vingt dernières minutes. En plus, comme ça commençait à glisser lors de la session précédente, je préfère ne pas prendre de risque. Tout se finira bien.
Nous remballons nos affaires. David sera le premier à partir. Venant de Versailles, il a pas mal de route devant lui, et quelques embouteillages en prévision, retour de week-end du 15 août oblige… Vivien sera le suivant. N'ayant pas pris part aux festivités de la dernière session, il a pris un peu d'avance. Je repars juste avant Greg, et nous ferons une partie de la route l'un derrière l'autre. Max repartira en direction de Paris avec sa FJR, tandis que son père regagnera Roanne avec l'ER6 dans le Trafic.
J'ai mis le GPS en marche pour trouver mon chemin, au moins jusqu'à la route que j'ai l'habitude de prendre quand je vais à Magny-Cours ou au Bourbonnais. A la périphérie de Moulins, nous profiterons d'un champ de caravanes. Les conducteurs se croient dans leur salon et se garent à peu près n'importe où sur le bas côté…
Un peu plus loin, à un rond point, ma route se sépare de celle du corbillard sportif qui me suit depuis le circuit. Nos GPS n'ont pas dû choisir la même route pour nous faire regagner nos pénates. Au début, pas de problème : je reconnais les routes que j'ai empruntées le matin, mais rapidement, je me dis que j'aurais dû piquer son GPS à Greg. J'aurai peut-être pu regagner la N7 plus rapidement. Au lieu de cela, mon appareil a décidé de me faire passer par les petites routes de campagnes bucoliques, et je ne retrouve la N7 qu'à hauteur de Lapalisse où je n'avais jamais mis les roues. Faites confiance à la technologie…
Au final, j'ai passé une bonne journée et je me suis fait plaisir, malgré cette première session un peu calamiteuse. Merci à tous ceux qui étaient là.