Magny-Cours. Ca représente beaucoup pour moi : c'est là que j'ai pris goût à la F1 (mon père m'y a emmené pour la première fois lorsque j'avais 6 ans, et depuis, je suis un mordu). J'y suis allé à cinq reprises voir des Grand Prix de F1 (sans parler d'une course de seconde catégorie en GT), et j'y ai vu gagner Nigel Mansell en 1992, Alain Prost en 1993, Michael Schumacher (mon chouchou favori
) en 2001 et 2004 (avec une magnifique stratégie à 4 arrêts !) et Felipe Massa en 2008.
On a prévu de partir tôt avec Vivien, histoire d'être à l'heure sur place, comme demandé par la FFM. 7h30, mais ça va pas la tête ? Vous avez des contrats avec les hôteliers du coin ? Je me réveille (l'alarme du réveil m'a bien aidé), je commence à m'habiller, tout sourire. Le grand jour est arrivé. Toc… Toc…
C'est un bruit assez caractéristique chez moi. Il se produit uniquement quand il pleut. Je perds mon sourire, et le moral tombe au plus bas. Petit dej', je me rends chez Vivien. Lui aussi fait la trogne.
A mi-chemin, on commence à distinguer quelques éclaircies au loin, mais il pleut (faiblement, certes) toujours au dessus de la voiture. Les motos seront dégueulasses avant même d'avoir rouler
Peu à peu, les éclaircies se transforment en grand ciel bleu et dégagé
Les sourires reviennent dans la voiture. Arrivés sur le paddock, on était limite (j'ai dit limite, on l'a pas fait hein !) à se plaindre parce qu'il allait faire trop chaud.
On passe aux inscriptions administratives (au passage, on a le loisir d'admirer une Panigale ‑ la première que je vois ‑ qui est une brèle pour nains : elle est toute petite). La queue est déjà monstrueuse. Retour (à pied) sur le paddock pour aller chercher les machines et les faire passer au contrôle technique. Deux aller-retour pour moi, puisque j'ai oublié ma feuille d'inscription
C'est là qu'on nous attribue les groupes. On sera tous les deux dans le premier.
8h30, premier briefing prévu pour notre groupe. On s'y rend. Au moment de laisser la moto à l'entrée du box 23 qui sert d'entrée en piste, je me rends compte que je n'ai pas mon bip d'alarme. Nouvel aller-retour vers la voiture pour aller le chercher re-
Le briefing est classique (à peu de chose près : explication des drapeaux, ne pas revenir en arrière, blabli, blabla…). Sauf qu'on nous montre des tuniques rouges : si on veut, on peut les prendre, ça veut dire qu'on a un peu les jetons et qu'on n'est pas bien à l'aise. « Vous ferez attention avec ces gens-là, car ils roulent lentement. » En fait, c'est un mensonge : il s'avérera qu'ils ne roulent pas lentement, mais TRÈS lentement.
Le briefing terminé, c'est (enfin) l'heure de rouler. On enfourches les motos, et on sort des stands. Je connais déjà bien le dessin du circuit pour l'avoir longtemps pratiqué sur un jeu de F1 sur PC. Mais bon c'est pas pareil. Là, tout est grand, immense. On se sent minuscule. Au premier freinage, je pense à Pascal allez savoir pourquoi
Après quelques tours, je parviens à me mettre à l'aise dans certains virage, et je vais même jusqu'à poser le genou dans Estoril. Une fois (non je ne suis pas Belge), la première avec la SDR. Il s'avérera que c'est le dernier tour. On nous présente le drapeau rouge avant que je puisse le terminer. Ben oui, je ne sais pas pourquoi, mais on n'a pas eu droit au drapeau à damier, c'était rouge direct quoi qu'il arrive. Et c'est pas marrant : tu ne peux pas profiter pleinement de ton dernier tour en te disant « C'est le dernier, profite à fond ».
Les différences de vitesse entre les participants sont hallucinantes, puisqu'il n'y a pas de groupe de niveau. C'est limite dangereux. Rentrée au stand. Exercice freinage. tout le monde attend à l'entrée de la pit lane pour faire un freinage d'urgence. Où réside l'intérêt ? On n'a pas le temps de s'élancer pour être au delà de 35km/h, on n'est pas en condition route, les gars attendent à l'arrêt au début du stand alors que la session suivante a démarré (je trouve ça limite au niveau sécurité).
Retour sur le parking. On monte le barnum, parce que le soleil commence à taper sévère. Puis le micro nous appelle pour le deuxième briefing d'avant session. Là, on apprend qu'il y a eu trois chutes pour notre première session (je n'en ai vue qu'une). Petit atelier position avant d'entamer le roulage. Je pars loin, et je perds plus de deux minutes de roulage sur cette session
Tout se passe bien, je réédite l'exploit de toucher le genou dans Estoril, et je touche aussi dans le droit de la chicane d'Imola. Je sens que ça commence à venir tout doucement. J'ai même l'occasion de me « chronométrer » sur un tour, pour avoir un ordre d'idée du temps que je passe à faire une boucle. Je passe sous l'horloge officielle à 11h09 tout pile, et je me dis c'est l'occasion de voir. Bilan : 2 minutes 26. C'est pas exceptionnel, mais ça donne une idée de mon rythme (sur ce tour-là, puisque je n'ai pas refait le coup du chronométrage par la suite).
Drapeau rouge de fin de session. Trois autres sont sortis de piste. On rentre à la voiture après être passé par l'atelier freinage. Cette fois, le micro nous appelle pour l'atelier pneumatiques. Un gars avec une machine bizarre nous montre les effets du sous-gonflage sur un pneu à l'accélération, sur l'angle, au freinage…
On retourne manger. Enfin ! je commençais à entendre mon ventre crier famine, par dessus le bruit des moteur. C'est dire s'il faisait du barroufe le bougre ! C'est là que Vivien prend la fameuse photo où je suis si moche selon certains
et que je n'ai même pas vue.
Le briefing d'avant troisième session doit avoir lieu à 13h30. On se présente à l'heure. Evidemment, les mecs de la FFM n'ont pas encore terminer leur repas, et arrive la bouche en cœur avec vingt minutes de retard. Briefing trajectoire. C'est bien pour les vrais débutants, mais pour ceux qui ont déjà pisté, c'est du rabâchage. On nous lâche enfin. Je démarre le moteur de la moto, il est 14h03. On nous a grugé de 3 minutes
Je suis parmi les plus rapides à me préparer, et je pars deuxième. Pas trop fort pour le premier tour, car le moteur est presque en température mais pas tout à fait, et je ne souhaite pas lui rentrer dedans.
Là encore, trois mecs sortiront de piste. C'est l'hécatombe. La fin de la session arrive de nouveau trop tôt, et il faut encore repasser par l'atelier freinage. Mais bordel ! On a tous passé le permis, et on a tous fait cet exercice pour l'avoir.
On rentre à la voiture, et on regrette un peu d'avoir démonté le barnum à la fin de la pause de midi. On prend le temps d'aller voir le photographe, mais lorsqu'il annonce le prix des photos aux personnes devant nous et qu'on voit le temps qu'il met à montrer des photos, on renonce. On va voir ceux qui roulent le long de la ligne droite des stands. C'est impressionnant ce qu'ils se trainent ceux-là. Je vais bien plus vite qu'eux au même endroit
On décide de sauter le briefing, vu que les précédents ne nous ont pas apporté grand chose, et on se retrouve les deux premiers au feu rouge à la sortie de la voie des stands. Le dernier box est occupé par deux monoplaces. Une GP2, et une qui doit être une GP3 (il me semble que c'est ce logo que j'ai vu sur son aileron avant), mais le gars que fait la circulation et autorise les participants à prendre la piste nous dit qu'il s'agit de deux GP2. Il nous explique qu'ils vont faire des essais pneumatique et des analyses de carburant de 18h à 22h.
Le départ est donné. Il s'agit d'en profiter : c'est la dernière session. Là encore, il y a des chutes, là encore il y a du bouchonnage, là encore mon genou touche dans Estoril. Et ô miracle ! j'arrive à bout de ma bande de peur sur le flanc droit du pneu arrière. C'est bon signe. Lorsque les drapeaux rouges sont sortis, on repasse par l'atelier freinage… ou pas, puisqu'on décide de le squizzer. On rentre à la voiture pour charger les bécanes et se préparer à partir.
Le chargement se fait tranquillement (il est 16h, et on a tout notre temps). Avant de partir, on passe par la case vidange. Une excellente décision. Juste à côté des WC publics, se trouve une Corvette blanche. Des disques de freins impressionnants, des pneus hallucinants
Bref, une belle machine, mais elle n'est pas seule : dans un box, on trouve deux Porsche, une Lamborghini, une Ferrari 430. Mais ce n'est pas fini : devant ledit box, se trouve un rutilant camion écarlate où sont gentiment rangées d'autres Ferrari. Du bonheur pour terminer une bonne journée.